La réfection électrique d’un logement, un enjeu de sécurité et de conformité

La modernisation d’une installation électrique, souvent catégorisée comme un travail de second œuvre, représente une part significative des dépenses de rénovation immobilière.

Ces interventions sont hautement techniques et requièrent une expertise rigoureuse pour garantir la sécurité des occupants et obtenir la validation du CONSUEL (Comité national pour la sécurité des usagers de l’électricité).

 

Quand faut-il envisager une rénovation électrique ?

Refaire l’installation électrique d’un logement ancien peut être motivée par différents facteurs :

• se mettre en conformité avec les normes actuelles accroît le niveau de confort et de sécurité ;
• les besoins en capacité augmentent en raison de l’intégration de systèmes domotiques modernes ou de l’extension du bien ;
• certaines pièces particulièrement sensibles comme la cuisine et la salle de bains à rénover sont soumises à des régulations strictes en matière d’électricité ;
• une consommation anormalement élevée (on parle aussi de »passoire thermique« ) est souvent le signe d’une anomalie dans le réseau électrique.

Mais surtout, une installation défaillante ou vétuste peut avoir des conséquences lourdes si elle cause un incident grave, sachant notamment qu’elle est à l’origine de 3 incendies domestiques sur 10. Les victimes risquent une diminution, voire un refus d’indemnisation par leur compagnie d’assurance. Par ailleurs, la responsabilité civile et pénale du propriétaire bailleur d’un logement non conforme pourrait être engagée dans l’éventualité d’un incident survenant dû à une défaillance électrique. Au-delà de l’aspect légal, des travaux offrent une protection accrue contre les sinistres de ce type.

La norme NF C 15-100, cadre réglementaire indispensable de la sécurité

La principale norme à respecter est la NF C 15-100. Ce cadre réglementaire définit les équipements et dispositifs électriques essentiels à la sécurité des habitations. Il évolue régulièrement pour intégrer les avancées techniques et technologiques, assurant ainsi une protection continue des bâtiments résidentiels et de leurs occupants. Se plier à ces dispositions et en garantir l’application correcte font partie des obligations de tout professionnel exerçant dans ce domaine.

Sur la liste actuelle des exigences liées à la NF C 15-100 figurent :

• un tableau électrique complet, accompagné d’un schéma d’installation précis et intégrant un interrupteur différentiel pour chaque circuit ;
• une mise à la terre effective et un disjoncteur différentiel pour chaque rangée du tableau ;
• l’aménagement d’une gaine technique du logement (GTL). ;
• la présence d’un parafoudre, si les régulations départementales l’imposent ;
• un nombre suffisant de prises de courant et de points lumineux dans chaque pièce ;
• un nombre adéquat de circuits spécialisés pour les appareils énergivores (chauffage, lave-linge, four, etc.).

Si la propriété est dotée d’équipements spécifiques tels que piscines, volets connectés, ou autres dispositifs nécessitant une alimentation électrique particulière, des impératifs peuvent s’ajouter.

Le recours à un expert, gage de conformité d’une rénovation électrique

En plus des règles strictes à suivre, dont la validation obligatoire par le CONSUEL en fin de chantier, les travaux de rénovation du système électrique d’un logement s’accompagnent d’un risque élevé d’électrocution et de court-circuit.

Aussi, pour ces interventions dangereuses, le recours à des professionnels de la rénovation qualifiés est fortement conseillé. Leur expertise et leur expérience assurent le respect scrupuleux des consignes de sécurité et des normes en vigueur, garantissant ainsi une installation électrique conforme et fiable.

Néanmoins, pour réaliser des économies, les bons bricoleurs, qui possèdent les compétences et le matériel nécessaires peuvent s’en charger personnellement. Exception est faite dans le cadre de la vente ou la location d’un bien, opération qui requiert un diagnostic électrique impérativement délivré par un agent du CONSUEL après un audit exhaustif de l’installation.

Le budget à prévoir pour la mise aux normes d’une installation électrique résidentielle

Les coûts associés à une rénovation électrique sont variables, chaque projet impliquant un ensemble de facteurs. Toutefois, certains prix moyens sont connus :

• un diagnostic initial est généralement facturé autour de 100 euros ;
• pour une rénovation partielle, il faut compter entre 80 euros et 120 euros par mètre carré ;
• une rénovation totale de l’installation représente un investissement plus conséquent, allant de 120 à 200 euros par mètre carré ;
• le tarif d’un électricien professionnel varie en moyenne de 35 euros à 60 euros de l’heure.

Ces chiffres sont communiqués à titre purement indicatif. Le devis final sera influencé par des critères tels que le choix entre la pose de goulottes ou la réalisation de saignées, le type et le nombre d’appareils à raccorder, la quantité de prises et de points lumineux, la distinction entre pièces sèches et humides, ainsi que la complexité du tableau électrique.

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