Une étude conjointe menée par l’ONRE et l’Insee a permis de mesurer les impacts des opérations d’installation ou de renovation de dispositifs d’isolation thermique adaptés sur les maisons individuelles. L’enquête a porté sur les dépenses en électricité et en gaz de 80 000 foyers avant et après les travaux. Les résultats ont indiqué que, généralement, la consommation d’énergie a baissé de manière notable.
Le chauffage et la climatisation constituent les premiers postes de dépense énergétique des ménages français. L’amélioration de l’isolation thermique des habitations fait ainsi partie des éléments clés de la transition écologique. En effet, près de 25 % de la consommation finale d’électricité et de gaz dans l’Hexagone provient du parc de logements.
La vétusté des installations est à l’origine de l’utilisation excessive et de la déperdition d’énergie dans les constructions anciennes. Les systèmes et les équipements obsolètes constituent également des sources de pollution non négligeables.
De ce fait, la rénovation énergétique des vieux bâtiments ou des passoires thermiques et l’optimisation des systèmes d’isolation des constructions neuves représentent l’une des bases qui permettront de mener à bien la transition vers la sobriété et la décarbonation. Les différents dispositifs d’aide ont ainsi été mis en place afin d’encourager les ménages à entreprendre des travaux sur leur résidence.
Dans le cadre de cette étude, l’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE) et l’Insee ont passé au crible les données fournies par les compteurs communicants Linky et Gazpar de 80 000 foyers qui ont entrepris des travaux d’isolation.
Chez les ménages qui se chauffent à l’électricité, la consommation a baissé en moyenne de -5,4 %. Pour ceux qui utilisent le chauffage au gaz, la facture a diminué d’environ -8,9 % et de près de -16,6 % pour les plus énergivores avant les travaux.
Bien que significatifs, ces chiffres restent néanmoins en deçà des prévisions des modèles théoriques.
Les résultats ont aussi mis en évidence que les impacts dépendent du type d’opération de rénovation réalisée et du changement de comportement des ménages vis-à-vis de leur consommation d’énergie.
Face à l’urgence écologique liée au gaspillage de ressources et à la flambée des prix de l’énergie (gaz et électricité), les Français ont massivement cherché à renforcer l’isolation de leur logement. Cela s’est traduit par la hausse du nombre de travaux entrepris.
L’étude a été menée auprès de foyers qui avaient pu recourir à MaPrimeRénov’ ainsi qu’aux Certificats d’économie d’énergie pour financer les travaux. Elle n’a pas tenu compte des opérations qui n’ont pas bénéficié des dispositifs d’aide ni des basculements vers une autre solution de chauffage. Les baisses de la consommation observées peuvent ainsi avoir été sous-estimées.
Néanmoins, elle a aussi permis de constater que les réductions obtenues ne sont pas uniquement dues aux améliorations des systèmes d’isolation. En outre, les performances énergétiques des constructions sont étroitement liées aux habitudes des occupants. Dès lors, les prochaines politiques dans le cadre de la transition écologique devraient considérer ces facteurs
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